2016

J’observe et dessine des motifs : fibres, paille tressée, maille de laine, feuillages, plumes, plumages…

Petites choses sensibles. 
Langage du quotidien, vocabulaire emprunté à la nature, répétitif à l’infini.
 Geste immuable, rassurant, obsessionnel.
 Une recherche de la matière, de nuances.
 Travail inlassable, acharné, de fourmi qui accumule et envahit.

Je tisse, défais, reconstruis mon motif. J’extrais des formes de mes observations pour en créer d’autres, hybrides, un peu inquiétantes ou juste abstraites. Je laisse ma trace, je fais, dans un geste direct, simple, sobre, je trace des traits, dans une certaine urgence, le dessin le permet.

Collection de petits objets précieux, série de dessins épinglés dans des boîtes ou directement sur le mur, comme un herbier géant, rappel du laboratoire de l’entomologiste.

Des travaux sur tissu, sur papier fin, chutes suspendues, légères et mobiles.

Quelque chose qui rappelle le caractère passager de toute forme vivante, qui naît, s’épanouit, vit, dépérit et meurt. Une certaine fragilité, de la légèreté.

Des œuvres éphémères, réalisées in situ, au sol, au mur.

Je viens, avec un minimum de moyens, une craie, un fusain, une plume ou un pinceau, de la peinture, je laisse ma trace, invasive, investis un lieu, m’inscris entre les éléments du décor. J’étais là.

Et puis le temps passé inlassablement sur la feuille, sur la toile, sur la surface, le temps du canneur, du tapissier qui tisse tresse ses matériaux, de l’ornithologue qui observe patiemment son environnement. On est dans un monde étudié à la loupe.

Oeuvres réalisées in situ, acrylique, Les Andelys :

Vue de l’installation dans un box des écuries du Manoir d’Etainemarre, RN Hors les Murs en Pays de Caux :

Installation, encre sur papier, épingles entomologiques, 15×9 cm chaque, Parc Floral, Réalités Nouvelles :