2007

Je travaille par séries.
Je construis pas à pas ma réflexion sur un certain ordre de la nature, un cycle.
Revenir à la chose simple, l’essence.
La cellule, la graine, la source.
La forme simple -le cercle, la ligne, l’ovale- la forme qui se retrouve partout dans la nature.
J’observe et dessine ces motifs :  cailloux, graines, oeufs, vue de coupes cellulaires au microscope. Petites choses sensibles.
Langage discret, répétitif, construit et dessiné petit à petit.
Geste immuable, rassurant et obsessionnel, qui permet de rentrer dans une sorte de transe, recherche de la matière, de nuances.

Je mets en scène le vide, joue sur les contrastes : l’opacité et la transparence, le motif qui crée une vibration et l’aplat de couleur net, le foisonnement et le vide épuré.

Je tends à aller vers l’essentiel, la forme efficace.
Je joue sur les variations de rythmes, créant un mouvement infini des motifs.
J’arpente la surface, je laisse une trace, sème des graines, pond mes œufs.
Je réinvente, je retranscris un univers cellulaire ou végétal qui grouille et prolifère.

Je change d’échelle, passant d’un monde microscopique moléculaire à l’infiniment grand. On devine un rapport au temps, chaque motif-unité rappelle chaque seconde passée, la minutie du geste. Je ponctue le vide de l’espace de ces motifs, de ces taches. J’envahis l’espace, je récupère et collectionne et assemble.
Dans mes peintures dessins, il y a l’obsession du geste répété, comme celui du scientifique, du chercheur qui teste inlassablement et fait et refait le même geste dans son laboratoire.