2012
Je construis, pas à pas, ma réflexion sur un certain ordre de la nature, un cycle.
J’observe et dessine des motifs : racines, traces dans le sable, branches, artères, fibres musculaires.
Petites choses sensibles.
Langage discret, répétitif à l’infini, construit et réinventé petit à petit.
Geste immuable, rassurant, obsessionnel, une espèce de transe.
Une recherche de la matière, de nuances.
Travail inlassable de fourmi qui accumule et envahit.
J’arpente la surface, je laisse une trace, ça grouille et prolifère. Le motif envahit la feuille, la toile, les murs, le sol.
Je ponctue le vide de l’espace de ces motifs, de ces taches.
Collection de petits objets précieux, série de dessins comme un herbier géant, rappel du laboratoire de l’entomologiste.
Des sons enregistrés d’eau qui goutte, de respiration, de bruissement, de frottement.
Et puis le temps passé inlassablement sur la feuille, le temps de la graine qui germe, de la gestation.
On est dans un monde observé à la loupe.