Bis repetita placent, #180, Galerie Abstract Project, Paris

BIS REPETITA PLACENT, se dit d’une chose qui, plus elle est répétée, plus elle plaît.

Vers 365, dans « l’Art poétique » d’Horace, le même détail était répété plusieurs fois lors de la narration des histoires liées aux mythes. Cela plaisait aux auditeurs car ils avaient le sentiment de partager une culture commune.

Par une main patiente, lente et obstinée, répéter le même geste, le même motif, accumuler. Répéter, répéter encore mais sans se répéter.

Dans cette obsession, goûter aux secondes, aux minutes qui s’égrènent, prendre le temps, retrouver de la lenteur. Quelque chose de l’ordre de la méditation, des convocations à l’introspection et dans cette gestualité primitive, s’offrir un peu d’éternité. 

La règle qui semble dominer est toujours assortie d’exception et c’est dans cet entre-deux que l’œuvre arrive.

Les effets visuels sont toujours différents, variations débordant d’un imaginaire sans rhétorique, d’une simplicité minimale aux résonances immenses. La somme de chaque petit geste, de chaque petit motif, de chaque petit trait, crée quelque chose de grand. Dans ce jeu d’optique, l’œil suit la répétition, rebondit d’un motif à l’autre. La répétition loin de lasser, apaise, rassure le regard, offre une intimité quand le sens de l’œuvre échappe. L’attention et l’égarement se conjuguent.

Et si la répétition, à force d’insistance et d’obstination, ne résumait pas simplement l’acte de créer, insistant sur le temps qui se fige sans qui l’œuvre ne trouverait pas sa place.

 On se répète quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense.

J’y présente des travaux de ma série Tentatives de cactus (2018-2020)

Vues de l’exposition et du vernissage :

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