Réalités Nouvelles, Césure, Lieu des savoirs inattendus, Paris

Les Vagabondes, bouquet-trottoir n°6, traces d’encre sur transparent, papier donné, 18×13 cm, 2025

Merci lacritique.org pour le prix qui m’a été décerné.

Les Vagabondes, bouquets-trottoirs n°1, 2, 3, 4, 5, 6 (rue de la Libération, rue du Maréchal Leclerc, rue Gilles Nicolle, rue de la Gabelle, passage Meurdrac, rue des Déportés Martyrs, impasse de la République, avenue de la République, rue Lavoisier, chemin du Bord de l’Eau, rue Beuselin, avenue du Général de Gaulle, rue Sadi Carnot, rue Georges Clémenceau, rue des Oiseaux, boulevard Néhou, LES ANDELYS)

Année : 2024-2025

Dimensions : 15×10,5 cm / 18×13 cm chaque

Technique : papiers et tissus teintés avec les pigments des « bouquets-trottoirs », empreintes / traces d’encres d’impression sur papiers donnés et sur transparents

Dans la série Les Vagabondes, née de la lecture d’Éloge des vagabondes du paysagiste-philosophe Gilles Clément, j’observe les plantes voyageuses, sauvages qui envahissent les friches, les bords des trottoirs et les coins de murs de nos bâtisses.

Au fil de mes déambulations et du temps passé à dessiner dans l’atelier, je me questionne sur ce qui s’installe, pousse et vit au milieu du bâti, dans les interstices, là où on ne s’y attend pas, la plupart du temps végétation indésirable.

J’arpente la ville et collecte ces plantes rudérales, qui poussent spontanément dans des endroits improbables – magie de leur instinct de vie : quelques millimètres entre le bitume, le béton, la pierre et la brique.

Ces plantes, migrantes, libres, deviennent des « bouquets-trottoirs » que je photographie.

J’en fais ensuite l’inventaire, puis broie et presse les bouquets pour en récupérer les pigments, avec lesquels je teinte mes papiers.

Je dessine à l’encre, petit point par petit point, des fragments de chacune de ces plantes, créant des planches botaniques, un herbier des interstices.

Pour Réalités Nouvelles, je présente les empreintes et traces de ces photographies de « bouquets-trottoirs » et les papiers et tissus teintés par leurs pigments.

Ce long processus pour éprouver la lenteur de la pousse des plantes, la lenteur qu’il nous faudrait retrouver pour être en harmonie avec les forces du vivant que nous avons, au rythme effréné de nos technologies, négligées et qui nous rattrapent et bouleversent le climat et nos modes d’habiter, de s’alimenter, de se projeter.

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