2010

Je construis, pas à pas, ma réflexion sur un certain ordre de la nature, un cycle.
 Revenir à la chose simple.
La cellule, la graine, l’œuf, le commencement, la source.
 La forme sobre, le cercle, la ligne, la forme que l’on retrouve partout dans la nature.
 Autant dans le monde microscopique des cellules que dans l’espace macroscopique.
J’observe et dessine  des motifs : pierres, cailloux, graines, œufs, cellules, traces dans le sable, branches, artères.
 Petites choses sensibles.
 Langage discret, répétitif à l’infini, construit et réinventé petit à petit. 
Geste immuable, rassurant, obsessionnel,  une espèce de transe.

Une recherche de la matière, de nuances.
 Travail inlassable de fourmi qui accumule et envahit. 
J’arpente la surface, je laisse une trace, sème des graines, pond mes œufs ; ça grouille et prolifère.
Je ponctue le vide de l’espace de ces motifs, de ces taches.
 Je joue sur les contrastes : le motif qui crée une vibration et l’aplat de noir, le foisonnement des lignes et le vide épuré.
 On est dans un monde observé à la loupe. 
Collection de petits objets précieux, série de dessins comme un herbier géant, rappel du laboratoire de l’entomologiste.
 Et puis le temps passé inlassablement sur la feuille, le temps de la graine qui germe, de la gestation.